Charles de Beaumont (1867-1919)
historien et archéologue
Charles-Joseph-Marie Bonnin de la Bonninière, comte de Beaumont, est né au château de la Roche-Cotard, commune de Langeais (Indre-et-Loire), le 30 juillet 1867. Il appartient à une branche cadette d’une illustre famille noble de Touraine d’ancienne extraction. Son père, Ernest de Beaumont, et sa mère, Marie Frion d’Hyencourt, viennent, en 1872, s’installer au château de Châtigny, à Fondettes, acquis par son grand-père maternel, Denis Frion d’Hyencourt.
Instruit à Châtigny par des institutrices privées, il s’intéresse assez tôt à l’histoire et à l’archéologie. La découverte de ruines gallo-romaines sous le château familial et dans le parc attenant, en 1890 et 1891 va le déterminer à suivre, pendant trois années, de 1893 à 1895, les cours des antiquités nationales de l’École du Louvre. A l’issue de ce parcours, il se marie à Paris, le 18 juillet 1895, avec Anne-Simonne-Marie de Malet. Celle-ci, fille de Guillaume-François-Victor-Jean, marquis de Malet, colonel d’Artillerie, officier de la Légion d’honneur et de Magdeleine-Émerance-Marie de Rougé, est née à Fontenay-sous-Bois, le 27 mars 1874. De ce mariage naîtront trois enfants : une fille, Magdeleine-Marie-Jeanne, née à Paris (VIIe arr.), le 30 mai 1896 ; un premier garçon qui décède le jour de sa naissance, à Fondettes, le 19 mars 1900, et un second Jean-Marie-Léon, né au château de Châtigny, le 25 novembre 1902.
Poursuivant sa carrière d’historien et d’archéologue, il multiplie les fonctions et les distinctions. Il est nommé successivement membre correspondant du Comité des sociétés des Beaux-arts des départements en février 1897, officier d’académie en avril 1898, membre du Conseil de la Société Française d’Archéologie au mois de janvier 1904, et inspecteur de ladite société, pour le département de Loir-et-Cher, en janvier 1907, officier de l’ordre scientifique de Saint-Jacques de l’Épée (Portugal), au mois de mai de la même année. Il est aussi associé correspondant de la Société nationale des Antiquaires de France et membre honoraire de l’Académie royale d’Archéologie de Belgique et de la Société Archéologique de Bruxelles, etc.
Engagé politiquement, il se flatte d’avoir été inculpé et condamné, en 1900, en qualité de vice-président de la Jeunesse royaliste d’Indre-et-Loire, section départementale d’un mouvement créé en 1890. Avant la Première Guerre mondiale, il est élu au conseil municipal de Fondettes, auprès du maire, Raoul du Saussay. Il est également porté, en 1907, à la présidence de la Conférence Saint-Vincent-de-Paul locale. Son épouse s’est également investie pendant le premier conflit mondial en participant à la création dans la commune d’un ouvroir afin d’envoyer des vêtements chauds aux combattants du front, et en accueillant au château de Châtigny une annexe de l’hôpital auxiliaire de la Grande-Bretêche pour les soldats blessés convalescents.
Depuis 1840, la famille Bonnin de la Bonninière de Beaumont était propriétaire de la société civile du Château-Latour, le célèbre premier grand cru de Bordeaux. Parallèlement à son activité d’historien, en août 1901, Charles de Beaumont devient administrateur-délégué de ladite société. En novembre 1905, il est en outre élu vice-président du Syndicat des grands crus classés de Médoc, et sera choisi, en juin 1907, pour être membre du Jury du groupe XIV, à l’Exposition Maritime Internationale de Bordeaux.
C’est sans doute lors d’un des nombreux déplacements qu’il était amené à faire dans le Bordelais dans le cadre de ces fonctions qu’il trouve la mort dans un accident, sur une route du Périgord, le 16 septembre 1919, à l’âge de 52 ans. Il avait alors entrepris, à la demande de la municipalité, de rédiger une histoire de Fondettes, prétexte à honorer les soldats du village morts pour la France ; il n’aura pas le temps d’aller au bout de ce projet.