Noël Carlotti, l’ancien vicaire de Fondettes devenu grand résistant

 

Noël Carlotti est né le 28 octobre 1900 à Pietroso, un petit village de montagne du centre de la Corse, de parents petits agriculteurs. Ayant très tôt perdu son père, puis sa mère, il fut recueilli par son oncle Dominique, curé d’un village proche de Chartres.
Celui-ci l’oriente vers la prêtrise. Le jeune Noël poursuit alors le cursus traditionnel, et fréquente le petit séminaire de Versailles, puis les grands séminaires d’Ajaccio et de Tours, où il arrive, en 1922, après avoir effectué ses deux années de service militaire en Algérie. Il est nommé prêtre en juin 1925 et s’installe quelques semaines après à Fondettes où il assure les fonctions de vicaire auprès du curé d’alors, Jean Blin.
Pendant son vicariat fondettois qui durera quatre années, de 1925 à 1929, il se montre un animateur actif dans bien des domaines des activités religieuse et sociale du village. Directeur du patronage, il crée notamment un club, nommé l’Etoile de Fondettes, pour accueillir les deux équipes de football qu’il a mis sur pied ; ce club est a l’origine de la section football de l’Alerte Sportive de Fondettes.
Après un second vicariat à Saint-Symphorien, il est nommé curé de Channay-sur-Lathan. C’est là que, pendant la seconde Guerre mondiale, il va s’engager dans la Résistance avec la même détermination qu’il montre dans sa mission sacerdotale. Avec son beau-frère, Jacques Blanco, il fournit des renseignements déterminants pour mener la lutte contre l’occupant nazi.
Arrêté puis déporté fin 1944, suite à des trahisons, il passera près d’un an dans les camps nazis de Neuengamme puis de Watenstedt, où son comportement exemplaire fera l’unanimité parmi ses compagnons de déportation, auxquels il apporte un soutien constant, à la fois moral et pratique.
Après la guerre, il est nommé curé d’Esvres-sur-Indre et s’investit dans les associations d’anciens résistants et déportés. En qualité de président de la FARREFC, il sera amené à côtoyer les plus hautes personnalités de l’Etat, et recevra la cravate de commandeur de la Légion d’honneur en 1957.
Il meurt prématurément le 19 janvier 1966 à l’hôpital Bretonneau. Après ses obsèques dans l’église d’Esvres, il est inhumé, selon ses souhaits, dans son petit village de Pietroso.
Par décision du Conseil municipal du 8 février 1968, une rue de Fondettes porte son nom.

Le 15 mars 2015, il y avait beaucoup d’émotion pendant la conférence, à l’écoute du récit du destin de cet h o m m e exceptionnel et à l’évocation du courage qu’il a montré dans le réseau de Résistance du nord de la Touraine, dont il était, avec son beau-frère Jacques Blanco, un des principaux animateurs, de son comportement exemplaire dans les camps nazis où il fut déporté.
Deux des nièces de Noël Carlotti, Mmes Blanco et Mattéi, firent la surprise et l’honneur d’être présentes à cette conférence et apportèrent leur témoignage.
Emotion encore lorsqu’on entendit la voix du chanoine, près de cinquante années après sa disparition, grâce à une interview réalisée et enregistrée par Radio France, dans les années soixante. Emotion enfin parce que deux Fondettois, MM Foussard et Gouïn, purent eux aussi parler de la trace profonde que l’ancien vicaire de Fondettes a laissé dans la mémoire de leurs familles.

Pour en savoir plus voir le cahier de fundeta n°1
Le maire de Fondettes entouré de JP Pineau, de Mmes Mattei et Blanco, nièces du chanoine Carlotti et de Jean Foussard, à l’issue de la conférence.