Les enfants de la Madeleine
La très grande majorité de la population des paroisses de Fondettes et de Vallières aux 17e et au 18e siècles est composée de familles de vignerons. Les revenus de ces closiers ne sont pas toujours suffisants pour faire vivre leur famille, quelquefois nombreuse.
Aussi, pour compléter un peu leurs ressources financières, les familles paysannes locales accueillent « les enfants de la Madeleine ». Il s’agit de nouveau-nés abandonnés, déposés anonymement par des familles pauvres ou par des filles-mères à l’hospice de la Madeleine (ou Madelaine). L’établissement situé au bord de la Loire entre Tours et Saint-Pierre-des-Corps, est tenu par des religieuses qui recueillent les bébés dans le tour d’abandon* et les placent contre rémunération, dans les fermes des villages. Les enfants sont d’abord, dans leurs premiers mois, mis en nourrice, puis, à l’adolescence, employés comme aides agricoles. Nombre d’entre-eux décèdent dans ces familles d’accueil et sont inhumés dans leur commune de résidence. On en retouve certains dans les cimetières de Fondettes ou de Vallières.
*La plupart des tours étaient à des endroits bien précis dans les villes dans des lieux isolés. ll s’agissait souvent d un cylindre de bois fixé dans le mur des hospices, du côté de la rue. La mère y déposait son nourrisson, tirait sur une clochette et disparaissait sans être vue. Aussitôt la personne de garde tournait le tour de I’autre côté et le nouveau-né était recueilli.
Hospice de la Charité de Mâcon (tour d’abandon)
Hôpital de la Madeleine au XVIIIe siècle (photo SAT)