Une interdiction de planter des vignes au XVIIIe siècle

Au XVIII siècle, les surfaces viticoles s’accroissent en Touraine à un rythme suffisamment inquiétant pour que les autorités, soucieuses de conserver un équilibre avec la production céréalière vivrière, interviennent afin d’interdire les nouvelles plantations par des arrêts du Conseil d’Etat en 1725 et 1731.
Suite à l’arrêt du 5 juin 1731 limitant la plantation des vignes, de nombreux habitants de Fondettes font des recours auprès de l’Intendant de Touraine, M. de Magnanville, contre des interdictions de replanter ou même des obligations d’arracher leurs vignes. Il s’agit de ne pas « laisser mettre en vignoble des terres propres à produire du grain ».
L’arrêt prévoit jusqu’à 3 000 livres d’amende. En cas de contestation, des commissaires nommés par l’intendant examinent sur place la qualité des terres, et constatent qu’il s’agit souvent « de perruches maigres ayant peu de fond dont le sol est ce qu’on appelle cul de chaudron. »
Ainsi à cette époque, Julien Dupont, maître cordonnier à Tours, propriétaire de la closerie des Joncheries, qui souhaite planter une vigne au lieu du Petit Mortier, situé devant ladite closerie, voit son projet, refusé par l’Intendant. Contrairement aux dires du nommé Dupont, qui prétendait que sa terre ne pouvait supporter aucune autre culture que la vigne, il s’avère, après expertise, que celle-ci « est de qualité nommée bournais doux gras et propre à la culture de toute espèce de grains ».