Notre-Dame-de-Chevalette : entre histoire et légendes

L’origine de la chapelle

L’histoire de la chapelle se perd dans la légende. On prétend en effet que l’édifice que l’on peut voir aujourd’hui a été édifié pour abriter la fameuse petite statue de la Vierge à l’Enfant découverte sur les lieux, laquelle aurait été arrachée à la souche ou au tronc d’un vieil orme. Bien sûr, aucune source d’archives n’atteste ce fait. On ne peut donc préciser ni l’époque de la découverte de cette statue ni celle de l’érection du premier oratoire. La sculpture a été datée du 13e siècle. Il est cependant peu probable que la construction du premier édifice religieux remonte à une époque aussi lointaine. On peut imaginer que, avant d’être abritée dans cette chapelle, la petite sculpture a été déposée au fond d’une niche creusée dans le coteau tout proche.

Un document manuscrit et non signé, conservé dans les archives communales, établit une histoire de Notre-Dame-de-Chevalette et recense les légendes du lieu et les miracles attribués à la Vierge. Ce document a été très certainement rédigé par l’un des vicaires de Fondettes à la fin du 19e siècle ou au tout début du 20e. Il faut utiliser cette source avec beaucoup de prudence. L’auteur paraît notamment valider le fait que cette Vierge à l’Enfant, suivant des témoignages recueillis, n’a pas été sculptée par des mains d’homme. Il assure d’autre part que ladite statue et son sanctuaire auraient subi de nombreuses déprédations à différentes époques. Et il cite ainsi les invasions barbares, les guerres de Religion, et la Révolution. S’il paraît possible que les huguenots, au 16e siècle, et les sans-culottes, dans les années révolutionnaires, s’en soient pris à ce monument religieux fondettois, il faut forcément innocenter les barbares d’avant l’an mil.

Le nom de la Chevalette

Concernant l’origine du nom du lieu-dit Chevalette, on est obligé là encore de s’en remettre aux conjectures. Précisons d’abord, s’agissant de l’orthographe du mot, que dans les documents les plus anciens à notre disposition, celle-ci prend parfois la forme de « Chevalet », parfois celle de « Chevallet ». Ce n’est qu’à partir du 19e siècle que le nom se trouve féminisé, par la terminaison en « lette » qui s’est imposée. Quant à l’origine de ce toponyme, deux hypothèses ont été avancées. La première, formulée au 19e siècle, est que le mot « Chevalette » serait issu de l’expression « chez Vallée » ou « chez Vallet » (lointain propriétaire éventuel de la ferme du lieu) ; laquelle expression aurait ensuite été transformée en « chez Valette » selon cette habitude bien connue qu’avaient nos ancêtres de prononcer les mots terminés en « et ». La seconde hypothèse, plus convaincante à mon sens, est celle énoncée par Denis Jeanson qui propose que « Chevalette » proviendrait de l’évolution de l’expression latine « caput vallis », qu’on peut traduire par « la fin de la vallée » ; une expression qui trouve effectivement sa justification dans la topographie du site : la double ouverture dans le coteau qui termine les petites vallées de Mareuil, d’un côté du site, et des Pivottières, de l’autre.

La chapelle à l’époque moderne

Pour fixer la période de construction du bâtiment actuel, les indices sont donc peu nombreux et assez minces. Certains historiens ont cru trouver une première piste dans un manuscrit de la bibliothèque de Tours, faisant état du lieu de « Chevalette » en 1469. Ce document, un obituaire1 intitulé « le martyrologue de Saint-Julien », a hélas disparu dans l’incendie de la bibliothèque en 1940. Mais son texte, en latin, avait été transcrit au 19e siècle dans un Mémoire de la Société archéologique de Touraine. Il évoque une donation de vignes situées proches du pressoir de « Chevalet », propriété de Saint-Julien. Cette donation a été faite par un certain Guillaume. La mention de « Chevalette » dans le texte en question ne fait donc pas référence à la chapelle, mais uniquement aux dépendances de la closerie voisine2. Le second indice permettant de dater l’édifice est un graffiti ancien figurant sur le mur sud de la chapelle. Gravé dans une pierre dure qui a servi à boucher une ancienne porte du bâtiment, l’inscription a passé les siècles et peut encore se voir aujourd’hui. On y lit : « chapel de chevalet 1698 [ou 1608] fait par ménard maçon ». Le doute subsiste sur la date inscrite. Les historiens ont toujours lu celle de 1608. Pour ma part, je vois l’esquisse d’une queue sous le zéro tracé, et opte plutôt pour l’année 1698. Les mêmes historiens ont également et curieusement donné le prénom de Pierre à ce maçon Ménard. Or, aucune indication de prénom ne figure sur le graffiti, comme on peut le constater sur la photo ci-dessous.

Sans doute les auteurs ont-ils recopié sans vérifier sur les lieux l’information donnée par le vicaire-historien évoqué plus haut. Il faudrait interroger patiemment les registres paroissiaux ou les minutiers du 17e siècle pour confirmer l’époque d’exercice de ce nommé Ménard, et fixer ainsi avec certitude l’époque des travaux.

Si le sanctuaire existait déjà à l’époque des guerres de Religion, il aurait pu effectivement être la cible des huguenots tourangeaux. Lorsque leur culte a été interdit dans la ville de Tours, ceux-ci ont été autorisés à célébrer leurs offices dans l’actuelle ville de Luynes. La chapelle se trouvait sur leur chemin lorsqu’ils se rendaient dans le village, puisque, à cette époque, la route qui conduisait au chef lieu du comté3 passait exactement au pied de la chapelle. La voie basse n’ayant été percée qu’au 19e siècle.

L’architecture de la chapelle ne présente rien de notable. Un acte notarié, rédigé en 1795 – et dont nous aurons à reparler -, précise que les dimensions du bâtiment principal sont de 10 m 66 sur 4 m 66, et qu’un « vaisseau » servant de sacristie y est adjoint au nord-est, qui mesure 3 m 33 sur 2 m 33. Les différentes techniques et les divers matériaux de maçonnerie utilisés témoignent de campagnes successives de construction, d’agrandissement, de modification ou de réparation. Le dernier chantier en date sur la chapelle est très récent ; c’est celui, remarquable, de la réparation de la toiture, réalisé en 2010.

En dehors du document médiéval et du graffiti dont on a parlé plus haut, on possède quelques autres sources qui évoquent le lieu, mais celles-ci ne sont pas antérieures au 17e siècle. Elles attestent tout au moins de l’existence de la chapelle et du fait que celle-ci était alors déjà dédiée au culte marial, ouvrant ses portes aux pèlerinages et aux diverses cérémonies religieuses.

La tradition orale, transmise notamment au début du 20e siècle par Eugène Bouvreau, qui exploitait les terres de l’ancienne « abbaye » de Vallières, assure que d’importants travaux ont été réalisés en 1714. Ils auraient été entrepris grâce à la générosité de certains paroissiens souhaitant remercier la Vierge de son intercession supposée dans la guérison du futur Louis XV en 1712.

On a connaissance, grâce notamment aux registres paroissiaux, de quelques événements qui se déroulèrent, sous l’Ancien Régime, dans la chapelle ; dans l’édifice ou autour de celui-ci, comme ce 9 février 1672, lorsque Jean de Chapuiset, beau-frère de Joseph Le Boucher, seigneur de Martigny, fut tué d’un coup de fusil à proximité du lieu.

Des cérémonies ont été célébrées à Chevalette tout au long des 17e et 18e siècles. Parmi les baptêmes, signalons celui que reçoit, le 20 février 1664, Henri, fils d’Henry Touchelée et de Françoise Trillet, sans doute propriétaires alors de la closerie, en présence de nombreuses personnes de Tours, dont Nicolas Auger, notaire, le parrain, et Françoise Sorrau, la marraine, épouse de Charles Duvau, marchand, maître ouvrier en soie.

La chapelle a accueilli aussi plusieurs mariages. Le 28 juin 1659, celui de Pierre Leduc et de Perrine Foucault. Le 20 février 1664, celui d’Henri Touchelée, sieur de la Bourdaisière, et de Françoise Trillet, qui assez curieusement, comme on l’a vu, baptise leur fils le même jour. Le 9 juillet 1669, le curé de Vallières procède à l’union de François Corbillon et de Louise Deneu. Le 15 septembre 1681, lors du mariage de Jean Besnier, vigneron, et de Perrine Foucault, Jean Rabasche, bourgeois de Tours et nouveau possesseur de la closerie jointe, signe le registre paroissial. Le 27 août 1747, Olivier-François-Gabriel Normand, conseiller et médecin du Roi, veuf de Marie-Anne Sonnet, épouse Anne-Madeleine Barat, fille de feu Etienne Barat, marchand fabricant à Tours, et de Catherine Itier, de la paroisse St-Pierre-le-Puellier (les Itier possèdent la closerie voisine de Mareuil.)

Enfin des inhumations ont été réalisées sous le carrelage de l’édifice. Le 14 mai 1699, c’est la sépulture de Jean Rabasche4, évoqué ci-dessus, mort le jour précédent. Sa fille Marguerite avait été également enterrée dans la chapelle quelques années auparavant. On apprend à l’occasion de ces obsèques que la chapelle de Chevalette était placée sous la patronage de Notre-Dame-de-Recouvrance. Le 22 septembre 1726, on porte en terre Pierre Martin, marchand de la ville de Tours, en présence de Louis Barat, son gendre et de ses filles, Charlotte et Marianne. Pierre Martin était probablement le père de Nicolas, qui, de 1723 à 1725, a fait construire la maison de maître de la closerie. Le 9 février 1748, le curé de Vallières enregistre la sépulture, dans le cimetière de son église, de Me Charles Cartault, époux de Jeanne Delarue, décédé dans sa maison de campagne de Chevalette.

La chapelle à l’époque contemporaine

Sous l’Ancien Régime, la chapelle de Chevalette dépendait de la paroisse de Vallières et relevait du fief du même nom. La paroisse de Vallières était sous l’autorité de l’archevêque de Tours, tandis que le fief, lui, dépendait de l’abbaye de Saint-Julien. La limite ouest de la paroisse se trouvait au pied du coteau, creusé par le val de Mareuil. C’était donc le curé de l’église de Vallières qui assurait les offices et conduisait les processions à Chevalette.

Dans le cadre de la vente des Biens Nationaux, la chapelle a été acquise le 15 avril 1795 (26 germinal an III) par adjudication au district de Tours au bénéfice de François-Joseph Nobileau. Dès cet instant, Notre-Dame-de-Chevalette est donc devenue, pour près d’un demi-siècle, une chapelle privée. Les héritiers de l’acquéreur, les frères Louis et Euclide Nobilleau, en firent ensuite la donation à la fabrique de Fondettes, le 22 août 1842. Dans les mois précédents, le conseil de fabrique de Fondettes5 avait délibéré et décidé d’accepter cette donation, demandant, à cette occasion, que ladite chapelle soit érigée en chapelle de secours6. La procédure reçoit également l’avis favorable de l’archevêque de Tours, Mgr de Montblanc, et du conseil municipal de Fondettes, placé alors sous l’autorité du maire, le baron Auvray, avant d’être validée par le préfet et officialisée enfin par l’ordonnance royale du 8 février 1844. Lors de la loi de séparation des églises et de l’État, en 1905, l’administration religieuse du lieu est bien entendu restée entre les mains du curé de Fondettes, la gestion immobilière de la chapelle incombant à la municipalité de Fondettes, et plus récemment au Sivom Fondettes-Luynes-St-Etienne-de-Chigny.

On conserve dans les archives municipales de Fondettes un livre de compte de la chapelle, qui permet de connaître, d’une part, les travaux de restauration et d’entretien effectués sur le bâtiment, les objets et fournitures achetés au cours du 19e et du début du 20e siècle, et, d’autre part, les principales recettes encaissées pendant la même période : quêtes, vente de cierges, donations7.

La statue de la Vierge à l’Enfant

Mais la chapelle de Chevalette n’aurait sans doute jamais été édifiée, et n’aurait jamais attiré, au cours des siècles, de si nombreux fidèles, sans la statue de la Vierge à l’Enfant qui domine l’autel, et sans les vertus miraculeuses qu’on a attribuées à celle-ci.

Elle a, dit-on, été sculptée dans la pierre du pays, un « calcaire grenu », peut-être donc dans un bloc arraché au coteau à proximité. Elle représente une Vierge couronnée. Sous la couronne, on distingue un voile qui, par endroit, laisse voir la chevelure de la Sainte. Elle tient dans la main droite une fleur – qu’on a identifiée comme un lys -et, de son bras gauche, elle soutient l’Enfant Jésus. Ce dernier serre contre lui l’orbe, c’est-à-dire le globe surmonté d’une croix qui symbolise la domination du Christ sur le monde.

Les peintures recouvrant cette statue ont été restaurées pour la dernière fois en 1859 par l’abbé Blaive8, qui devint par la suite curé de Limeray, et qui résidait alors dans la famille Brunier, propriétaires des Pivottières. Inquiet de l’état dans lequel se trouvait la statue, il s’attaqua au travail. La sainte sculpture avait été recouverte, au cours des âges, de couches de peinture successives qui la dénaturaient. Il s’attacha donc à la débarrasser de ces croûtes anciennes et, grâce à un talent d’artiste qu’il semblait posséder, appliqua les couleurs nouvelles qu’on peut voir aujourd’hui.

La vénération de la Vierge

Sous l’Ancien Régime des processions avaient lieu régulièrement. Lors de celles-ci, on portait la statue depuis la chapelle jusqu’à l’église de Vallières. Ces processions se poursuivirent, au 19e siècle, puis, moins nombreuses, au 20e. La principale fête religieuse de célébration avait lieu le 8 septembre, fête de la nativité de la Vierge, puis plus tard, le premier dimanche de septembre.
Ce sont, nous l’avons dit, les nombreux miracles qu’aurait accomplis la Vierge qui ont valu à la chapelle, la ferveur des paroissiens locaux mais également des paroisses voisines.

Des plaques votives modernes, souvent anonymes, sont toujours apposées sur les murs du bâtiment. Ces ex-voto témoignent des biens reçus, grâce à leurs prières, par les personnes qui les ont fait sceller, au cours du siècle écoulé. Mais il existait jadis, d’après encore des témoignages anciens, de nombreuses autres plaques aujourd’hui disparues.

En dehors de la première légende qui dit que la statue n’aurait pas été exécutée par des mains d’homme, une autre affirme que chaque fois qu’on a voulu retirer la statue de la chapelle, notamment lorsqu’il s’est agi de la cacher pendant les troubles religieux, la statue reprenait place inexplicablement dans son sanctuaire. L’anecdote la plus réjouissante à cet égard est celle du closier des Pivottières. Lors de la Révolution, ledit closier, afin de protéger la statue du fanatisme antireligieux des sans-culottes fondettois, l’emporta chez lui afin de la cacher. Mais il dut renouveler plusieurs fois l’opération car, chaque matin, lorsque le vieux fermier se rendait à la chapelle pour sonner le lever du soleil, la statue se retrouvait dans sa niche. Il soupçonna alors que son indignité pouvait être la cause de cette résistance de la Vierge de pierre à se laisser déplacer. Il dit à sa femme, selon Mme Brunier, sa maîtresse, qui restitue l’apostrophe avec l’accent et le patois du paysan tourangeau : « Vois-tu Mariette, je suis-t-un pécheur et ça ne veut pas que j’y touche, balle-moi ton voile de mariée. » Mariette, tout autant inquiète que son homme, offrit donc aussitôt son voile nuptial. Emballée dans le tulle, la statue fut placée dans une hotte, et n’en bougea plus pendant quelques temps.

Pendant quelques temps, car elle fut un peu plus tard, toujours à la Révolution, gardée chez un certain Georget, habitant de Vallières, Le fait a été rapporté par M. Delucé, couvreur, qui était le neveu dudit Georget et habitait la même maison. La statue était bien dissimulée dans la ruelle de son lit.

Les principaux pouvoirs attribués à la Vierge sont ceux de guérir les malades et d’arrêter les épidémies, de détourner les inondations, de diviser les orages, de mettre fin aux trop longues périodes de sécheresse, et même, un peu plus trivialement, de faire gagner des procès désespérés (l’histoire ne disant pas ce qu’il advenait desdits procès lorsque les deux parties s’en remettaient à la Vierge).

On le constate, les sollicitations de la Sainte sont donc nombreuses. Ainsi, le 21 juillet 1762, Mgr Rosset de Fleury, archevêque de Tours, autorise le curé et le vicaire de Vallières à conduire leurs paroissiens en procession à N-D-de-Chevalette pour invoquer la Vierge et obtenir que finisse la sécheresse qui, cette année-là, brûle les cultures.

En 1861, une épidémie de fièvre muqueuse se déclare à la Guignière. On enregistre coup sur coup trois décès. Des habitants de Vallières se rendirent immédiatement à Tours pour y acheter une statuette de Marie. On alla en procession la faire bénir dans la chapelle de Chevalette, et l’on revint, toujours en procession, la placer dans une niche préparée à cet effet dans le mur d’une maison située au bas et à droite de l’actuelle rue Inglessi. Aussitôt après on constata une amélioration de la santé des personnes touchées par la maladie, puis la disparition de l’épidémie. Pendant plusieurs années, grâce aux dons des habitants de la Guignière, une messe fut célébrée à Chevalette, le 19 mars, pour remercier la Vierge de ses bienfaits.

En 1888, c’est une épidémie d’angine et de croup (ou laryngo-trachéo-bronchite) qui atteint les enfants de Fondettes et de Vallières. On déplore plusieurs décès. Une jeune fille du nom de Marie Rivière, âgée de 12 ou 13 ans, était à son tour en danger de mort. Le 16 décembre, quelques paroissiens pensèrent à se rendre à N-D-de-Chevalette, conduit par l’abbé Roussel, vicaire, afin de prier la Vierge et demander son intercession pour la guérison des enfants. La jeune Marie Rivière retrouva la santé et l’épidémie disparut progressivement. Une messe d’action de grâce fut célébrée le 21 décembre suivant.

Pendant la guerre de 1914-1918, le curé, Célestin Lesourd, venait chaque semaine célébrer la messe. Après la guerre, on apposa dans la chapelle, comme dans l’église, une plaque commémorative portant les noms des soldats morts pour la France.

Les nombreux miracles qu’on attribuait à la statue firent que, à la fin du 19e et au début du 20e siècle, les pèlerins étaient de plus en plus nombreux à venir prier à Chevalette. Cette affluence donna l’idée à quelques marchands opportunistes d’en profiter pour réaliser quelques fructueuses affaires. Au début, on ne vendit que des images pieuses, généralement des reproductions de la fameuse statue qu’on accrochait sur le mur de la chapelle. Puis de nouveaux marchands vinrent proposer d’autres objets et diverses marchandises. Le petit commerce d’images et d’objets de piété se transforma progressivement en foire. Les frères Dorion, de Vallières, vendaient des toiles en provenance de Château-du-Loir. Puis s’installa ensuite un marché d’animaux, de cercles, de merrains et autres ustensiles de vendange.

La petite prairie devant Chevalette ne fut, dès lors, plus assez vaste pour accueillir les nombreux étals des marchands. La foire fut déplacée à Vallières pour devenir l’assemblée annuelle de l’ancien bourg. Chevalette retrouva ainsi, au grand soulagement des prêtres et des pèlerins, la sérénité nécessaire à la prière.