Une bataille religieuse sous l’Ancien Régime.
On sait que la vie quotidienne de nos ancêtres, sous l’Ancien Régime, est conditionnée par la vie religieuse et ses obligations parfois pesantes. A Fondettes comme ailleurs, les sonneries des cloches rythment les journées des villageois. La gestion des affaires publiques se fait devant les portes de l’église ou sur les bancs de la nef, lorsque le froid est trop intense.
Lors de ces assemblées d’habitants, on parle, sous l’autorité du syndic et des fabriciers, de sujets très divers ; on évoque autant la répartition des impôts que les réparations des bâtiments religieux, de la fontaine du bourg ou du cimetière ; on débat sur l’entretien des chemins et sur les corvées qu’impliquent ces travaux, sur la gestion des biens mobiliers ou immobiliers de la paroisse, etc.
La population appréciait les services, secours et assistance rendus par les prêtres Mais ils ont sans doute aussi été contestés, notamment lorsqu’ils montraient trop de zèle à faire appliquer les ordonnances archiépiscopales qui incitaient par exemple les Fondettois à assister plus assidûment aux offices et à fréquenter moins souvent les “cabarets” du village.
Certains curés ont marqué l’histoire paroissiale de Fondettes, et notamment par la durée de leur ministère. C’est le cas de Jean Bourau (curé de 1660 à 1707) et de Jean Roy (curé de 1739 à 1781) qui à eux seuls, ont occupé pendant près d’un siècle la cure de Fondettes.
La vie des curés de Fondettes n’a pas toujours été paisible à l’intérieur de leur paroisse.Ils devaient régler les problèmes quotidiens, matériels et humains, mais ils ont eu également à faire face à des conflits extérieurs ; des conflits qui pouvaient les opposer parfois aux autorités de l’église ou à des confrères prêtres. Ainsi, le curé Jean Roy et son vicaire, Jean Lorfray, gagnés tous les deux aux idées jansénistes, eurent plusieurs fois à subir les foudres de l’archevêque.
L’association a acquis, sur Internet, un document édifiant sur les relations difficiles entre les prêtres tourangeaux. Il s’agit d’une pièce (datée du 26 novembre 1738) d’un procès qui oppose Martin Poulet, qui a occupé la cure de Fondettes contre les prétentions d’un autre prêtre, nommé Gourdin, lequel fait valoir auprès de l’archevêque que ce bénéfice lui revenait de droit. Mais sa vie dissolue et sa moralité vont s’y opposer. Dans le document en question (photo ci-contre), parfois les arguments volent bas.